Séance 4: 1. Les mots et expressions suivants décrivent l’ambiance de la ville : « fusées », « réjouissances », « longue et sourde exclamation », « des cris qui redoublaient de force et de durée, qui se répercutaient longuement », « gerbes multicolores », « cris d’allégresse ». Camus décrit l’atmosphère d’une ville qui découvre peu à peu sa libération : l’annonce officielle de l’événement, l’étonnement qui prévaut puis l’explosion de joie qui se manifeste par les feux d’artifice et surtout par les cris. 2. On apprend que le docteur Rieux est le narrateur. Il manifeste son souci de témoigner de ce qu’ont vécu les victimes de la peste tout en délivrant un message d’optimisme : les hommes sont plus admirables que méprisables devant le mal. Approfondissement de la question: pourquoi Camus a-t-il tenu à préserver jusqu’au dernier chapitre l’anonymat de son narrateur ? S’il avait choisi de confier dès le début le récit au personnage de Rieux, il aurait pris le risque d’en faire un héros célébrant sa propre action, se mettant en valeur (par le simple usage du « je »). Au contraire, faire parler Rieux par le biais d’un narrateur anonyme qui s’en tient aux simples faits, c’est mettre en avant chez le héros sa modestie et son humilité : pour Camus, ce sont les seules qualités qui fondent le véritable héroïsme. Par ailleurs, apprendre que le narrateur est Rieux lui-même confère au héros une dimension humaine supplémentaire : le narrateur a lui aussi fait partie de cette population qui a souffert. 3. Rieux sait que toute victoire sur le mal est provisoire; mais cette victoire n’est pas vaine puisque l’homme y trouve l’affirmation de sa dignité. Il s’agit donc de refuser l’acceptation passive du sort qui est fait à l’homme, l’absurdité de la condition humaine. Face au non-sens de la vie, face au malheur qui frappe l’homme, il convient de lutter tout le temps : c’est le message que délivre Rieux. C’est dans l’engagement que l’homme trouve des raisons de vivre, tout comme les héros de La Peste. Enfin, ce que Camus affirme avec force, c’est sa foi en l’homme : « Il y a dans l’homme plus de choses à admirer que de choses à mépriser ». Son message est donc plutôt optimiste même s’il met en avant la destinée tragique de l’homme. 4. Il s’agit d’une personnification : la peste est d’abord comparée à un animal qui reste tapi au milieu des objets quotidiens, puis à un être maléfique qui, tel un général, peut un jour donner l’ordre à ses troupes – les rats – d’envahir un territoire. 5. Le paragraphe peut avoir une valeur prophétique en ce sens que seul Rieux semble savoir la vérité, le reste de la foule se laissant aller à la joie. Le prophète est celui qui annonce à l’avance aux autres, qui sont dans l’ignorance, l’arrivée d’un événement. Par ailleurs, les prophéties utilisent en général un langage imagé : ici, la personnification de la peste. 6. Il s’agit de l’explosion de la première bombe atomique sur la ville japonaise d’Hiroshima le 6 août 1945. 7. Un exemple tangible: Cette fois-ci, la Peste frappe les Japonais. Les Humains sont condamnés à vivre dans la souffarnce. Evaluation par problématique: Barème: 1. 5x 0,5 = 2,5 points 2. 6x 0,25 = 1,5 points 3. 2x 0,5 = 1 points 4. 2x 0,5 = 1 points Travail d'écriture: - respect de la structure: introduction/3 paragraphes/conclusion (1 pt) - respect du plan donné ( 1 pt) - Exemples (1 pt) - Longueur (1 pt) Analysez 1. - Simone de Beauvoir, la lecture d’oeuvres littéraires = un divertissement = elle lui a surtout offert les moyens de comprendre le monde : par l’identification à des héroïnes, par la multiplication des expériences, par l’apport de connaissances. = Elle lui a permis, enfin, de comprendre sa condition d’être humain. ( 3x 0,5 pts) - Pour Pierre de Boisdeffre: la lecture d’oeuvres littéraires permet d’appréhender toutes les valeurs humaines, positives comme négatives et, de fait, ce qui fait la spécificité de l’être humain (« son poids d’humanité »). (0,5 pt) - pour Claude Roy, la littérature, sous toutes ses formes, pose toutes les questions, et lire des oeuvres littéraires permet d’avoir accès à toutes ces questions. (0,5 pt) 2. Le roman, mais aussi la poésie, la critique littéraire, la BD ou encore le théâtre permettent à l’homme de s’interroger sur son rapport au monde. (au moins 3 pour 3 x 0,25 pts) Les thèmes sont multiples : - les rapports entre les hommes – et la diversité des sentiments humains - la guerre et ses violences - l’obéissance aveugle à une idéologie. (au moins 3 pour 3 x 0,25 pts) 3. - La lecture du roman de Léonora Miano peut permettre aux jeunes de s’identifier à l’héroïne et de retrouver les différents sentiments qu’ils peuvent éprouver quand des conflits les opposent aux leurs. Ce roman est aussi une ouverture sur la réalité sociale d’autres pays, d’autres sociétés. ( 0,5 pour au moins 1 des 2 réponses) - Quant à la pièce Les Mains sales, elle peut les amener à réfléchir sur la liberté de penser, la nécessaire autonomie et lucidité qu’il faut avoir face à toutes les formes d’idéologie (politique, religieuse, etc). ( 0,5 pour au moins 1 des pistes de reflexion) 4. La bande dessinée dénonce: =la violence de la guerre, ses méfaits sur les plus démunis, les enfants en particulier. (0,5 pts) La présence de photos de reportage au milieu de dessins donne un effet de réel, authentifie le propos et crédibilise la dénonciation. (0,5 pts) Synthétisez Quelques propositions pour le plan du commentaire : ––Introduction : reformuler la question posée dans le titre de la séquence. ––Premier paragraphe : montrer en quoi la lecture d’oeuvres littéraires permet de réfléchir sur soi. Donner des exemples (doc. 1, témoignage de Simone de Beauvoir dans le doc. 2) ––Deuxième paragraphe : démontrer que cette lecture est aussi un moyen d’appréhender la réalité du monde et de se poser des questions fondamentales (dans le doc. 2, témoignages de Pierre de Boisdeffre et de Claude Roy, doc. 3 et 4). ––Troisième paragraphe : exprimer son propre jugement en se fondant sur sa propre expérience. ––Conclusion : répondre clairement à la question posée dans l’introduction. barème: - respect de la structure: introduction / 3 paragraphes / conclusion (1 pt) - respect du plan donné ( 1 pt) - Exemples (1 pt) - Longueur 30 lignes (1 pt) Histoire des arts: Première approche 1. Le tableau représente le paradis et illustre un passage du livre 1 de la Bible, la Genèse, qui raconte la création du monde. Les principaux personnages de ce tableau sont Adam et Ève tendrement enlacés, sous l’arbre de la connaissance aux couleurs flamboyantes. Ève tient dans sa main le fruit défendu et le tend à Adam : ils s’apprêtent à le partager. À côté d’eux se tient le serpent tentateur. Au-dessus, un personnage les observe : il s’agit sûrement de Dieu. Des anges poissons, un lion, des chèvres et toutes sortes de créatures hybrides volent et flottent en souriant autour d’Ève et d’Adam. 2. C’est l’homme qui est au centre du tableau car, pour Chagall, la création commence avec celle de l’homme. Tous les éléments sont disposés de façon circulaire autour du couple. 3. Pour Chagall, le paradis est un monde idéal où les animaux et les êtres humains vivent en harmonie sous le regard de Dieu. Les différents animaux entourent le couple, flottent autour d’eux, sans agressivité. La couleur bleu-vert domine le tableau : elle évoque à la fois la mer et la nature verdoyante (le végétal). Elle est réchauffée de taches rouges et jaunes, symboles de vie. Les êtres humains, comme Dieu, sont blancs : c’est la couleur qui symbolise la pureté, la paix et le bien. Seconde approche 1. Les différents noms donnés au paradis sont : l’âge d’or, le jardin d’Éden. Le paradis est un lieu idéal, parfait. 2. Le paradis est un lieu d’abondance, de délices (« miel », « nectar », « lait », « vin », « délices »). L’image du fleuve est partout présente ; celle de l’arbre également (dans la mythologie gréco-romaine et dans la Bible). 3. On retrouve dans le tableau de Jérôme Bosch les éléments caractéristiques du paradis : le couple Adam et Ève ; Dieu ; l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais ; le fleuve ; les animaux de toutes sortes qui vivent en harmonie avec l’homme. 4. Les textes comme le tableau de Jérôme Bosch traduisent l’aspiration humaine au bonheur, à la quiétude, à la paix. L’espoir d’une vie meilleure… Synthétiser • Les tableaux de Marc Chagall et Jérôme Bosch présentent la même vision idyllique du paradis avec des éléments communs : un jardin où règnent l’harmonie entre l’homme et la nature (Adam et Ève sont nus, entourés d’animaux) ; le regard bienveillant de Dieu. En revanche, pour Marc Chagall, l’homme est au centre de la création alors que pour Jérôme Bosch, c’est Dieu : il est entre l’homme et la femme et tient la main d’Ève ; le regard d’Adam est levé vers lui. • Cette différence est significative de la manière dont l’homme appréhende son rapport au monde : au Moyen Âge, l’homme est soumis à Dieu ; à l’époque contemporaine, il a conscience de sa liberté et se sent maître de son destin.